Le regard des autres peut être si cruel. Dès le bac à sable, on peut voir nos « charmants bambins » se moquer les uns des autres, exclure celui ou celle qui est « différent·e », se faire tant de mal… Ces comportements se répètent à l’école, en colo, au boulot. On en souffre, encore et toujours. Mais pourquoi est-ce si difficile d’être « différent » ? Le terme de « normose » me semble bien désigner ce processus par lequel on se donne tant de mal pour être semblable, conforme à ce qu’on attend de nous. Se fondre dans la masse peut être rassurant… jusqu’à un certain point, et cela peut alors devenir étouffant.
Sans masque, qui êtes-vous ?
En effet, que fait-on, depuis le bac à sable (et même depuis la naissance) ? On se forge un masque, une « persona » dans les mots de Carl Gustav Jung (1875-1961), un « faux-self » dans ceux de Donald Winnicott (1896-1971). Ce masque, véritable carapace parfois, permet de se protéger, voire de se cacher, tout en présentant au monde une image qui semble satisfaire la plupart des gens. Et puis, selon les contextes, on trouve de nouveaux modes d’être, en essayant toujours de donner une bonne image de soi, sans prêter le flanc aux critiques. Mais voilà, un jour on a tellement fait le caméléon que l’on se dit « Mais qui suis-je ? ».
Accepter sa singularité
Alors, être le plus proche possible de soi-même, n’est-ce pas la meilleure façon de moins redouter le regard des autres ? Et la réciproque est vraie : plus on accepte sa propre singularité, plus on accepte que les autres soient différents de soi. Là peut commencer la rencontre.