Dans le poème Le Voyage, Charles Baudelaire convoquait la mort afin de trouver du nouveau. Une mort peut conduire à une renaissance.
Lorsque nous prend le désir de voyager, plus encore de déménager pour un temps plus ou moins long, dans des territoires plus ou moins lointains, cela s’accompagne souvent d’un désir de se renouveler soi-même. Repartir à zéro, croit-on. S’essayer à de nouvelles façons d’être, là où on ne connaît personne et où personne ne nous reconnaît. Cela fait illusion, un certain temps.
Repartir à zéro ?
Car, malgré tout ce que le voyage peut apporter, on évolue d’autant moins que l’on ne fait pas ce trajet vers l’autre. Il arrive que le nouveau que l’on croyait trouver nous paraît décevant. Cette renaissance ne se produit pas. Il est facile de rejeter la faute à l’extérieur. Mais plus ardu de reconnaître que l’on n’a pas changé de regard, pas changé au contact de cette culture différente. On s’aperçoit soudain que ce cheminement que l’on a cru faire par le voyage nous a rendu plus amer.
Le voyage intérieur
Le retour à son territoire d’origine peut en devenir à son tour insupportable. Quitté parce qu’étouffant, serait-il maintenant le refuge idéal ? Une illusion de plus, occasionnant des difficultés supplémentaires.
Nécessité du retour à soi, l’autre qui vous réclame n’est pas à l’extérieur. Qu’en est-il de votre voyage intérieur ?